Fonds : P066 - Fonds Claude-Henri Grignon
Date : 1871-2007, surtout 1920-1973
Notice biographique
Wilfrid Grignon est né à Saint-Jérôme en 1854. À la demande du curé Antoine Labelle, il s’installe à Sainte-Adèle comme médecin. Le mariage de Wilfrid Grignon et Eugénie Baker a lieu le 10 février 1879 à Sainte-Adèle. Ils auront neuf enfants dont huit vivront jusqu’à l’âge adulte : Blanche (1879-1915), René (1882-1928), Raoul (1884-1908), Irène (1886-1935), Alice (1887-1958), Jeanne (1889-1931), Louis-Marie (1891-1941) et Eugène-Henri (1894-1976).
Claude-Henri, le plus jeune des enfants du couple, naît à Sainte-Adèle le 8 juillet 1894 sous le nom d’Eugène-Henri. Il a fait une partie de ses études à l’école du village, au Collège Saint-Laurent, avec des professeurs privés et à l’Institut agricole d’Oka, mais c’est surtout un autodidacte. Il quitte définitivement l’école après la mort de son père survenue en 1915. Il épouse Thérèse Lambert, de Saint-Gabriel-de-Brandon, le 2 septembre 1916 puis emménage à Montréal jusqu’en 1930. Le couple n’aura jamais d’enfants, mais adoptera leur nièce Claire, fille de René Grignon, à la mort de celui-ci.
Claude-Henri Grignon est fonctionnaire pour les gouvernements fédéral et provincial et occupera, entre autres, le poste d’agent de douane et de publiciste adjoint au ministère de la Colonisation. Il a également collaboré à de nombreux journaux et magazines (certains sont des journaux militants) : L’Avenir du Nord (premier article; 29 septembre 1916 - de Jules-Édouard Prévost), La Minerve (1920 - d’Arthur Sauvé), Le Nationaliste (1921-1922), Le Mâtin (28 janvier 1922-1923), Vie canadienne (1930), La nation de Québec (1930), Le Petit journal (1931), Le Canada (1931-1933, Olivar Asselin y est rédacteur en chef à partir 1930), La Revue populaire (1931-1934), Vivre (vers 1934; de Jean-Louis Gagnon), L’Ordre (1934-1935; fondé par Olivar Asselin en mars 1934 - dissous en mai 1935 pour problèmes financiers - alors entouré de Lucien Parizeau, frère Marie-Victorin, Alfred DesRochers et plusieurs autres), La Renaissance (1935; fondé par Olivar Asselin en juin 1935 et dissous en décembre 1935 pour des problèmes financiers, entouré sensiblement des mêmes collaborateurs que L’Ordre ainsi qu’Albert Pelletier, Jean-Charles Harvey et Berthelot Brunet), Bataille (1935), Vie au grand air (début 1938?-pendant 2 ans), Le bulletin des agriculteurs (1941-1970) et En avant!. Certains articles sont parus sous les pseudonymes de Valdombre, Claude Bâcle, Le convive distrait, Des Esseintes, les frères Zemganno, le masque de velours ou Trois Ixes.
Il est membre de l’École littéraire de Montréal de 1920 à 1926. En 1922, il publie un premier recueil d’essais, Les vivants et les autres, sous le pseudonyme Valdombre. Par la suite, sous le nom de Claude-Henri Grignon, il publie Le secret de Lindbergh (1928), Ombres et clameurs (1933), Un homme et son péché (1933), Le déserteur et autres récits de la terre (1934) et Précisions sur « Un homme et son péché » (1936). La même année, il fonde Les Pamphlets de Valdombre où il publie, pendant près de 8 ans, des pamphlets littéraires et politiques (1936-1943). Un homme et son péché fut un succès immédiat et à partir de 1939 le radioroman Un homme et son péché, une autre des belles histoires des pays d’en haut est diffusé par Radio-Canada jusqu’en 1962; puis par CKVL de 1963 à 1965. Le célèbre roman est également adapté au théâtre sous le titre Les Paysanneries, entre 1942 et 1953, puis au cinéma avec les films Un homme et son péché (1949) et Séraphin (1950) et finalement à la télévision de Radio-Canada de 1956 à 1970 sous le titre Les belles histoires des pays d’en haut. Un homme et son péché, récit paysan qui raconte les aventures d’un avare, est son oeuvre majeure.
Claude-Henri Grignon a également fait de la radio pendant cinq ans à CKAC (6 novembre 1949-1954) où il animait une causerie Le journal de Claude-Henri Grignon diffusée le dimanche soir pendant 15 minutes. Il se prononçait chaque semaine sur les questions d’actualité.
Au cours de sa carrière, M.Grignon a remporté plusieurs prix et distinctions dont : le Prix Athanase-David pour Un homme et son péché en 1935, le Beaver Award for Distinguished Service offert par Radio-Canada pour le succès du radioroman Un homme et son péché, une autre des belles histoires des pays d’en haut en 1945, devenir membre de la Société Royale du Canada en 1962 et être reçu officier de l’Ordre du Canada en 1969.
Outre l’écriture, Claude-Henri Grignon sera maire de Sainte-Adèle de 1941 à 1951 et nommé préfet de Terrebonne en 1946. Il meurt dans son village natal le 3 avril 1976 à l’âge de 81 ans. Son épouse, Thérèse Lambert, décédera le 20 janvier 1984.
Portée et contenu
Ce fonds illustre les intérêts personnels et de la carrière professionnelle de Claude-Henri Grignon. Il témoigne entre autres de sa passion pour la pêche, comme tous les descendants Grignon, et de son intérêt pour la politique, initié par son père dès son jeune âge. Le fonds met en valeur tout particulièrement sa carrière d’écrivain et de conférencier. Plusieurs documents composent ce fonds dont entre autres plus de 350 photographies, des enregistrements sonores, des artéfacts, des manuscrits de pièces de théâtre, d’épisodes radiophoniques ou télévisuels, des livres écrits par Claude-Henri Grignon, des membres de sa famille ou d’autres auteurs, des affiches, des dessins, des coupures de presse et de la correspondance.
Le fonds est divisé en six séries :
- Affaires personnelles (1871-1985)
- Écrivain (1920-2007)
- Prix et honneurs (1948, 1960-1976)
- Publications (1876, 1895, 1902-2008)
- Documents iconographiques et sonores ([vers 1875-1973, 1983, 2001, surtout [193-]-1967)
- Artéfacts ([18-]-[19-])