La Société d’histoire a récemment reçu la pierre temporelle de l’ancienne école des infirmières de l’hôpital de Saint-Jérôme. C’est dans ce bâtiment que MmeConway a fait son cours, au début des années 1960. Elle fut donc dans les premières cohortes.
MmeConway nous fait d’abord cheminer dans son parcours scolaire, depuis ses premières années de l’école primaire au Jardin de l’enfance des Sœurs de Notre-Dame du Bon Conseil, jusqu’à sa graduation de l’école des infirmières, après son secondaire à l’Institut familial. À l’époque, l’Institut familial était vu comme une école d’arts ménagers, mais MmeConway rectifie cette impression populaire : on y apprenait de tout. De cette période, elle évoque aussi des souvenirs de ce que les étudiants vivaient durant les vacances estivales. Les plaisirs de l’O.T.J (Oeuvre des terrains de jeux), les promenades adolescentes au Centre-ville de Saint-Jérôme, les longues discussions au-dessus d’un café au restaurant Au Coq, dans « le Carré », près du parc.
Restaurant Coq d’Or/crédit collection Henri Prévost
Puis vient le cours à l’école des infirmières, à l’automne de 1961, et pour trois ans. Les aspirantes venaient de toutes les Laurentides, jusqu’à Mont-Laurier. La première session comportait surtout des cours théoriques puis à la seconde session la journée se divisait en plusieurs segments : chaque jour, des cours théoriques alternaient avec des expériences pratiques avec les malades hospitalisés.
À son époque, la directrice-générale de l’hôpital était encore une religieuse, et les chefs de département aussi. Elle a gradué en 1964, la majeure partie de sa carrière, entre 1970 à 1997, se déroulant au bloc-opératoire. Elle y a travaillé entre autres avec le Dr. Thibault, un chirurgien, qui fait l’objet d’une autre de nos entrevues. Cliquer ici pour voir l’entrevue du docteur Thibault.
C’est avec les yeux humides qu’elle nous raconte, un peu amère, qu’elle a pris sa retraite en 1997, avec tout un groupe d’infirmières et de membres du personnel soignant, un peu forcés de partir dans le cadre des coupures drastiques du gouvernement de cette époque.
L’expression « avoir la vocation » s’applique bien à MmeConway. Elle était manifestement dédiée à sa profession et au service de ses patients. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle avait aimé le plus dans son parcours professionnel, sur le ton doux et sensible qui teinte son entrevue elle répond simplement : c’est d’aller à la rencontre des humains, dans tout ce qu’ils ont de bon ou de moins bon. Et vous, irez-vous à sa rencontre?
Jean-Pierre Bourbeau